Comparaison des coûts de parcours de diagnostic initial de la maladie d’Alzheimer, en ambulatoire et à l’hôpital

Cette étude a été réalisée, à la demande du réseau Aloïs, par Kea & Partners, en mécénat de compétences. Kea & Partners est un cabinet indépendant de conseil en stratégie et management fondé en 2001, qui compte aujourd’hui 120 consultants et opère en France et à l’international.

But
Traditionnellement en France les consultations mémoires sont hospitalières (CMP ou CMRR). Aujourd’hui, de nouveaux types de parcours émergent en complémentarité des structures existantes : les consultations en ambulatoire, qui permettent aux patients de bénéficier hors de l’hôpital des étapes nécessaires au diagnostic, et notamment la neuropsychologie.

Cette analyse a pour objectif d’estimer et de comparer les coûts des parcours initiaux de diagnostic en ambulatoire et à l’hôpital selon le stade d’avancement de la maladie, ainsi que leur prise en charge par les différents financeurs.

Méthodes
A l’échelle d’un patient, les parcours initiaux de diagnostic possibles et leurs probabilités ont été construits par stade d’avancement de la maladie (léger, modéré, sévère), selon que le patient est diagnostiqué en ambulatoire ou à l’hôpital, en confrontant les différentes pratiques d’une douzaine d’experts du milieu hospitalier et libéral rencontrés dans le cadre de l’étude. Le coût de chaque parcours a été évalué à partir d’une estimation des coûts unitaires des consultations et des examens.

A l’échelle nationale, la comparaison a été faite en projetant les coûts de parcours individuels sur l’ensemble de la population de nouveaux malades diagnostiqués en 2020 en France répartis selon le stade de la maladie (évaluée à 229 000 au total).

Résultats
Un parcours initial de diagnostic en ambulatoire coûte moins cher qu’à l’hôpital : une économie de l’ordre de 850 € en moyenne par patient, croissante du stade léger au stade sévère.

Au global, la généralisation du diagnostic en ambulatoire pour tous les nouveaux malades générerait des économies annuelles de l’ordre de 200 millions d’euros dont :
• 135 millions d’euros d’économies pour la Sécurité sociale,
• 70 millions d’euros d’économies pour les Complémentaires santé, assurances et mutuelles.

Discussion
Le diagnostic en ambulatoire représente donc un levier d’économies immédiatement accessibles et représente une véritable opportunité économique pour la politique de santé. Même si le tout ambulatoire n’est pas à souhaiter, car l’ambulatoire et l’hôpital doivent rester complémentaires, ces résultats constituent une base de réflexion pour organiser une nouvelle ventilation des patients.

Les structures permettant un parcours de diagnostic en ambulatoire font par ailleurs l’objet d’un large consensus des médecins rencontrés :
– elles ont pour vocation de faire un diagnostic rapide au moment opportun, via un parcours de proximité moins traumatisant, notamment au stade léger ;
– elles doivent fonctionner en complémentarité avec les hôpitaux : en permettant le diagnostic des troubles légers en ville, elles favorisent le désengorgement de certains hôpitaux tout en permettant à ces patients d’être inclus dans des protocoles de recherche ;
– elles facilitent le travail des neurologues libéraux (saisie des données dans la Banque Nationale Alzheimer, accès direct aux examens complémentaires et à l’hôpital de jour, etc.) et la coordination du parcours médico-social post-diagnostic.

Lire l’article complet dans Neurologie Libérale