Etude : évaluation des coûts qui pourraient être engendrés en France en 2020 par la Maladie d’Alzheimer (décembre 2014)

Cette étude a été réalisée, à la demande du réseau Aloïs, par Kea & Partners, en mécénat de compétences. Kea & Partners est un cabinet indépendant de conseil en stratégie et management fondé en 2001, qui compte aujourd’hui 120 consultants.
Il opère en France et à l’international : en 2010 il a fondé « The Transformation Alliance», réseau de cabinets de conseils indépendants fort de 300 consultants en Europe. La transformation, discipline désormais stratégique, est la spécialité développée par Kea & Partners et The Transformation Alliance.
L’équipe de Kea& Partners qui a réalisé cette étude était constituée par :
· Yves Pizay, Associé,
· Nicolas Bonnet, Directeur,
· Hélène Lauby et Louis Frely, Consultants.


But
La maladie d’Alzheimer est aujourd’hui un véritable problème de santé publique et représente donc un enjeu économique majeur. L’étude a été menée afin d’évaluer des ordres de grandeur des dépenses engendrées par la maladie d’Alzheimer et leur prise en charge par les différents acteurs impliqués dans leur financement.

Méthodes
A l’échelle individuelle, l’ensemble des coûts – aussi bien directs comme les coûts médicaux, les coûts en institution ou les coûts médico-sociaux à domicile, qu’indirects comme les coûts liés à l’aidant ou à des accidents – a été chiffré et évalué selon 9 profils de patients types, qui reposent sur des hypothèses bien précises.

Les 9 profils patients tiennent compte du type de traitement (médicaments, suivi en hôpital de jour, soins paramédicaux,…), du profil de l’aidant et de l’environnement du malade (état de santé de l’aidant, solutions de répit, aides à domicile, …).

La population de chaque patient type est répartie selon 12 situations types qui dépendent de la prise en charge financière par la Collectivité (ALD, APA) et de son placement ou non en institution. Pour chaque patient type, l’étude chiffre ce qu’il coûte en combinant ces 12 situations.

L’ordre de grandeur des dépenses globales en 2020 liées à la maladie d’Alzheimer a été évalué à partir d’une hypothèse de répartition des malades selon les 9 profils types.
Par ailleurs l’étude a évalué la variation de ces coûts selon le moment du diagnostic ainsi que l’âge du patient au début de la maladie.

Résultats
Les résultats font apparaître une dépense par patient, selon son profil, comprise entre 210K€ et 430K€ sur l’ensemble de sa durée de vie, et un coût global estimé à 28 milliards d’euros en 2020.

Les principaux postes de coûts sont les coûts médicaux (9 milliards d’euros), les soins paramédicaux et les aides à domicile (7 milliards d’euros). La charge financière repose majoritairement sur la Sécurité sociale et les familles qui prennent en charge, respectivement, 45% et 35% de la dépense.

Les coûts sont généralement plus élevés quand le diagnostic est plus précoce, en moyenne de l’ordre de 10 à 15%.

Discussion
La maladie d’Alzheimer coûte cher et représente un véritable défi économique. Compte tenu de son coût élevé pour la collectivité, il est très important d’optimiser les modalités de prise en charge de la maladie d’Alzheimer.

Le modèle donne des outils pour envisager la modulation et l’adaptation du parcours de soins pour maîtriser la charge financière, pour la Sécurité Sociale notamment.

Bien qu’un diagnostic à un stade plus précoce puisse conduire à des coûts globalement plus élevés, la politique de santé doit faciliter le diagnostic dès lors qu’il répond à une demande du patient ou de sa famille, car il permet d’engager des soins et des aides qui retardent l’entrée dans la dépendance et améliorent la qualité de vie de l’aidant. D’autre part, il permet de réduire certains risques graves et coûteux, tels que les conséquences d’une hospitalisation évitable ou le burn-out de l’aidant.

RESUME DE L’ETUDE PRESENTEE LE 11 DECEMBRE 2014 AU CONGRES DES UNITES DE SOINS ALZHEIMER

POSTER PRESENTE AUX JNLF (avril 2015)